Mathieu Laca


Mathieu Laca découvrit la peinture à l’âge de 17 ans, grâce à la rencontre déterminante de deux professeurs de son école secondaire qui lui ont donné les moyens de s’exprimer. Il façonna des personnages noueux et torturés, reflétant les tourments de son adolescence, qu’il brossait à larges traits de fusain, d’encre noire ou encore par la sculpture de fils de métal. Ses œuvres furent présentées dans une première exposition solo à la Maison des Arts de Laval et marquèrent l’an 1 de sa vocation artistique.


Il poursuit ses études en arts plastiques au Cégep et en arts visuels à l’Université Concordia. Diplômé, il prit ses distances de l’esthétique minimaliste de ses pairs afin de se forger un style plus personnel, baroque et provocant, orienté sur le nu masculin. Égérie de la presse gaie montréalaise, il exposa principalement dans des galeries d’Ottawa et de Montréal, jusqu’à ce que le portrait s’immisce au cœur de sa pratique.


« J’aime peindre des portraits d’écrivains, d’artistes, de philosophes, de musiciens et de personnages historiques qui m’ont marqué. J’essaie de traduire leur psyché, leur œuvre, par la hardiesse des empâtements, la fulgurance des éclaboussures. J’aime que mes portraits soient des hommages flirtant dangereusement avec l’agression, à cheval entre ressemblance et défiguration. Je veux que le spectateur se fasse happer par une présence impossible à ignorer, qu’il soit cloué sur place, saisi par la monstrueuse réalité que peut contenir un regard. Car tout se joue dans un visage. Une vie entière s’y trouve cartographiée. Chaque ride, chaque palpitation de l’expression porte en elle la trace de cette vie. Chaque sursaut de chair marque le passage secret de regrets, de mots tus, d’erreurs oubliées et d’autres pardonnées, de désirs avortés et de rêves alanguis. »


Depuis son engouement pour le portrait texturé, le succès populaire des peintures de Mathieu Laca ne cessa de croître. Il exposa à Toronto dans le gigantesque espace de la Thompson Landry Gallery. Entre autres, l’écrivain et dramaturge Michel Tremblay, le comédien et animateur Marc Labrèche ainsi que l’acteur américain Josh Brolin collectionnent ses toiles. Ses œuvres apparaissent dans de nombreuses collections en Chine, en Australie, dans tous les pays d’Europe ainsi qu’aux États-Unis. Afin de consacrer son double intérêt pour la peinture et la littérature, Mathieu publiera en février un premier roman aux éditions Leméac dont l’histoire est celle, vous l’avez deviné… d’un peintre de portraits.


  • Lumière sur l'artiste

    L’urgence de créer

    LA PRESSE, par Éric Clément | 10 août 2022


    Ses portraits se vendent comme des petits pains chauds dans le monde entier. Ils sont parfois retenus pour la couverture de livres, notamment au Canada, en Allemagne, en Belgique et en Argentine. Le peintre lavallois Mathieu Laca, qui expose cet été à six endroits, au Québec et en Ontario, mène sa barque grâce à internet et quelques galeries depuis 23 ans. La Presse a rencontré l’artiste dans son atelier.

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    L’importance de l’école

    Si Mathieu Laca, âgé de 40 ans, est devenu peintre, il le doit à deux enseignants du secondaire. Son prof de français, Jean Comeau, qui l’avait pris sous son aile alors qu’il en avait grand besoin, et Rachel Villeneuve, sa professeure d’arts plastiques. Il avait 17 ans et étudiait à l’école Curé-Antoine-Labelle, à Laval. Brillant participant à Génies en herbe, il s’était réfugié dans la littérature et aurait pu devenir astronaute. « Mais à partir du moment où j’ai découvert l’art, je me suis rendu compte que je n’avais plus besoin de taper des scores en math, dit-il. Je suis allé faire un DEC en arts plastiques à Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, et ensuite un bac en arts visuels à Concordia. »


    Grosse année 2022 pour Mathieu Laca avec des participations à quatre expos collectives au Québec. Une expo de grands formats, XL5, à la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, jusqu’au 14 août. Avec sa peinture engagée en hommage à l’Ukraine, car il a été très perturbé par l’invasion russe et les déclarations controversées du patriarche de l’Église orthodoxe russe sur l’homosexualité. « Le produit de la vente de cette peinture sera donné à un organisme ukrainien », dit-il.


    Il fait partie de l’expo Battements présentée au Centre national d’exposition à Jonquière jusqu’au 21 août. Tout comme Collectif 2, à la galerie TNT, à Québec, jusqu’au 2 septembre, et une autre expo à la galerie Salon Art Club, à Montréal, en ce moment. Sans oublier que plusieurs de ses toiles sont exposées à la galerie Thompson Landry, à Toronto, et à la galerie Orange Art, à Ottawa. « Présent en même temps à Toronto, Ottawa, Montréal, Québec et Jonquière, je récolte ce que j’ai semé », dit-il.


    Romancier

    Ayant toujours aimé lire et écrire — jeune, il pensait faire arts et lettres —, Mathieu Laca réalise un rêve. Il publiera, l’hiver prochain, son premier roman, L’invention d’un visage. Un ouvrage planifié avec l’aide précieuse de l’écrivain Jean Barbe. « Je me pince encore car je ne réalise pas que je sois parvenu à l’écrire, dit-il. Il y est question de peinture et d’un phénomène inusité qui s’appelle la prosopagnosie, soit la difficulté ou l’incapacité à reconnaître un visage. » Mathieu Laca a fait une peinture pour représenter un portrait dont il est question dans son roman. Le portrait sera d’ailleurs en couverture du livre.


    L’œuvre créée pour L’invention d’un visage.

    Le confinement aura été positif pour lui car il a beaucoup écrit et vendu d’œuvres durant la pandémie. « J’ai vendu 60 toiles en un an, surtout des œuvres anciennes, grâce à mon site. Mon sous-sol s’est éclairci ! Actuellement, je vis sur ce magot. » Le prix des œuvres de Mathieu Laca varie entre 2000 $ et 20 000 $. Il a des collectionneurs dans le monde entier. Certains lui achètent régulièrement des œuvres. Parmi ses clients, citons l’acteur Josh Brolin, les écrivains Colin Broderick et Michel Tremblay, et l’humoriste Marc Labrèche.


    Son atelier

    L’atelier de Mathieu Laca est au rez-de-chaussée de son domicile lavallois. Il y travaille cinq jours par semaine, de 9 h à 17 h. « Mais ces derniers temps, j’écris le matin et je peins l’après-midi, dit-il. Ça fait plus de 20 ans que je peins. Je pense que j’ai plus de plaisir qu’au début. Plus tu as du métier, plus les idées viennent facilement. Tu fais une touche et tu sais ce que ça donne. Je n’ai jamais passé de grandes périodes sans peindre. Donc cette continuité me nourrit. »


    Depuis quelque temps, Mathieu Laca s’est remis au fusain. On en a vu plusieurs dans son atelier, notamment des dessins de son mari, Jean. Ses études et préparations pour des toiles sont des dessins délicats, expressifs. « J’adore fouiller la surface, accumuler les traits, dégrader la lumière et dégager des volumes pour faire apparaître des visages, écrit-il dans son infolettre. Un bâtonnet de fusain n’est qu’une brindille de bois brûlé. Mais ce qu’on peut en tirer de nuances me renverse ! Et je trouve la sobriété du noir et blanc absolument somptueuse. »

  • Curiculum vitæ


    FORMATION

    Mathieu Laca 

    131, boulevard Je-Me-Souviens, Laval, Qc. Canada, H7L 1V3. (514) 942-5401 info@mathieulaca.com www.mathieulaca.com


    Formation 

    2005 Bachelor in Fine Arts (Major Painting and Drawing), Université Concordia, Montréal

    2001 DEC en arts plastiques, Collège Lionel-Groulx, Sainte-Thérèse 


    Représentation actuelle

    Thompson Landry Gallery à Toronto et Orange Art Gallery à Ottawa


    Expositions solo choisies

    2020 VAN GOGH-RAMA, Orange Art Gallery, Ottawa

    2019 Que ferais-je sans toi, Thompson Landry Gallery, Toronto

    2018 Face à face, Thompson Landry Gallery, Toronto

    2018 Chers peintres, Salon B, Montréal
2017 L'animal que je suis, Le Livart, Montréal
2017 Blanc, Usine C, Montréal
2016 Visages, Alpha Art Gallery, Ottawa
2013 Autoportrait en femmes, galerie Modulum, Montréal
2012 Mort ou vif [portraits et autres captures], galerie Modulum, Montréal

    2010 Songe d’une nuit d’été, galerie L’espace contemporain, Québec
1999 Transmutation, Maison des arts de Laval


    Expositions collectives choisies

    2022 Collectif 2, galerie d’art TNT, Québec

    2022 XL5, Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, Montréal

    2022 Battements, Centre national d’exposition, Jonquière

    2018 XL4, Montréal Arts Interculturels, Montréal 2017 L’intemporalité du corps, Le Livart, Montréal

    2015 Polyphonie, Palais Montcalm, Québec

    2012 Rayé, Galerie Modulum, Montréal

    2010 I killed the Group of Seven, Patrick John Mills Contemporary Fine Arts Gallery, Ottawa

    2005 Solitudes urbaines, salle Alfred-Pellan, Maison des arts de Laval

    2002 Génération Montréal, ville peinture, 5420 boul. St-Laurent, Montreal

    2002 Ut pictura pœsis, Praxis art actuel, Sainte-Thérèse


    Publications choisies

    2021 Circuit, musiques contemporaines (revue), volume 31 #1, collectif, Montréal, Canada

    2020 L’ARTIS (revue), édition de février, P. Duchesne, Montréal, Canada

    2019 Chroniques du Plateau-Mont-Royal (romans), M. Tremblay, Leméac Actes Sud, Canada

    2019 Vincent Van Gogh, sa vie dépeinte (roman), V. Vallée, Belgique

    2019 Verlaine avoue Rimbaud (roman), V. Vallée, Belgique

    2018 E-Squared, art + science (revue), numéro 4, E. Dustman, États-Unis

    2017 Kritik der grotesken Vernunft (essai), L. Hochmann, Metropolis, Marburg, Allemagne

    2016 Psychomachia (novella), S. Fejzic, Quattro Books, Toronto, Canada

    2014 In/Words issue 14.1 (magazine littéraire) collectif, Ottawa, Canada

    2011 100 Artists of the Male Figure (livre d’art), E. Gibbons, Schiffer, New York, États-Unis


    Prix

    2002 Prix du Conseil de la Culture de la ville de Laval


    Collections

    Ses œuvres font partie de la collection publique de Ville de Laval ainsi que de collections privées en Amérique du Nord, en Europe, en Asie, en Océanie et au Moyen-Orient.


    Médias choisis 

    BOULERICE, Simon, Émission télévisée Cette année-là, Télé-Québec, édition du 28 novembre 2020, Montréal DUCHESNE, Jonathan, Mathieu Laca, entre audace et revendication, Beware, 25 février 2017, Montréal

    LESSARD, Valérie, Derrière les Visages de Mathieu Laca, journal Le Droit, 5 novembre 2016, Ottawa GAGNON, André, Mathieu Laca présente Pétrole, Être magazine, couverture, novembre 2013, Montréal

    ARSENEAULT, Jordan, The Master's Gaze, 2B Magazine, p.30, November 2012, Montreal

    LAROCHELLE, Samuel, Mort ou vif, l’exposition férocement sublime de Mathieu Laca, PatWhite.com, 20 octobre 2012, Montréal
FEJZIC, Sanita, Desire and violence, Xtra Magazine, May 20, 2012, Ottawa CHELBI, Mustapha, L'Opéra Fabuleux de Mathieu Laca, Le Forum des Arts Plastiques, p. 9, #6-7, juin-juillet 2011, Les Mureaux, France

    BERNIER, François, Of Myths and Men, 2B Magazine, Vol.9 #6, p.36-38, August 18, 2011, Montreal

    TAYLOR, Brett, Framed: Mathieu Laca, Outlooks Magazine, p.50-51, issue 191, May 2011, Calgary


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